Le langage du corps : si négligé et pourtant… crucial !
« Méfiez-vous de votre première impression car c’est la bonne », plaisantait le célèbre ministre et diplomate Talleyrand. Cette première impression est physique : elle est liée aux messages émis continuellement par notre corps, volontairement ou non. Une communication non verbale qui revêt des formes aussi diverses que les hochements de tête, clins d’œil, manières de s’habiller, caresses…
Nos gestes renforcent nos propos et influent sur notre type de personnalité, les confirment dans l’esprit de nos interlocuteurs (c’est ce qu’on appelle la « congruence ») mais peuvent également les contredire.
Ils prennent leur source chez nos lointains ancêtres hominidés encore dépourvus de langage élaboré à l’ère préhistorique. Ils sont d’autant plus fondamentaux qu’ils nous trahissent fréquemment : on peut masquer sa pensée ou ses intentions en paroles ; maîtriser un tic, un regard, une expression est plus difficile.
Pourtant, la communication non verbale est négligée voire méprisée dans nos sociétés occidentales héritières de la tradition biblique où le Verbe est roi. C’est un tort : il est fort utile au contraire d’y prêter attention, de la domestiquer autant que possible. Il s’agit de mieux comprendre autrui, déceler qui se cache réellement derrière une suite de mots, ce qu’ils signifient quant à nos relations avec tel ou tel. Savoir écouter est une qualité.
Savoir observer nos semblables en est une autre, tout aussi précieuse. Elle permet de nous adapter à des attitudes variées et de convaincre plus facilement en contrôlant nos gestes. Dans mon activité de coach, je suis confronté à des comportements qui ne « collent » pas à ce que j’entends. Je dois en tenir compte.
Sur le terrain politique, le décalage est souvent caricatural entre les paroles et les actes. Pour évaluer la sincérité de votre candidat favori, il faut étudier ses mimiques, ses postures. Beaucoup de femmes ou d’hommes d’Etat nous séduisent précisément par leur capacité hors du commun à maîtriser la communication non verbale, à l’instar de l’ex-président américain Barack Obama qui maniait avec talent, tour à tour, une certaine immobilité corporelle, signe d’assurance et de flegme, et un sourire enjôleur et pourtant authentique.
Selon le psychologue Albert Mehrabian, qui enseigne en Californie, 55 % de la communication serait visuelle, 38 % vocale (celle qui passe par l’intonation, le son de la voix) et ne reposerait sur le langage stricto sensu qu’à hauteur de 7 %. Cette étude concerne principalement l’expression des sentiments et les chiffres en question sont évidemment discutables. Il n’empêche qu’ils doivent nous faire réfléchir et nous inciter à travailler nos gestes.
Que faire de nos mains quand nous parlons ? Quelle posture adopter ? Comment bouger en présence des autres ? En tant que coach, j’aide régulièrement à mieux « gouverner » notre corps et gagner ainsi en charisme, leadership, autorité, sympathie, crédibilité… et surtout en agilité relationnelle, quelle que soit la situation à laquelle nous faisons face.
🎤 Et vous, quelle importance accordez-vous vous-même à vos gestes, à ceux de vos intimes ou de vos collègues ?